Lycée professionnel Champollion : les élèves près du pas de tir

Par NATHALIE VAYLET, publié le jeudi 6 juin 2024 15:28 - Mis à jour le mardi 3 septembre 2024 10:40
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Comme une volée de moineaux, les 35 élèves de 2nde, option sciences de l’ingénieur et conception et innovation technologique du lycée général et technologique Champollion, se sont précipités, les uns vers les ordinateurs du Fab Lab, alors que d’autres s’installaient autour de tables, où l’on devinait des fuselages inachevées, auxquels manquaient encore les ogives ou les ailerons.

Répartis en sept groupes de cinq, sous l’autorité de Pascal Besombes et Philippe Delmas, leurs professeurs, les lycéens se sont immédiatement attelés à la tâche, chacun dans sa spécialité. Il ne reste plus beaucoup de temps avant l’échéance du "Rocketry Challenge", un défi régional organisé par Planète Sciences et le GIFAS, qui se situera mardi 4 juin sur l’aérodrome de Bourg-Saint-Bernard à Toulouse. Plusieurs écoles d’ingénieurs, l’INSA, et des étudiants en apprentissage au CNES, s’y mesureront dans un bel esprit de compétition.

Le but, est de construire une fusée, d’environ un mètre, d’installer à bord deux passagers inhabituels, à savoir deux œufs de cailles, et de la propulser vers le ciel jusqu’à une hauteur d’environ 255 mètres en 44 secondes, avant de la récupérer au sol, après une descente amortie par un parachute, en espérant que les œufs seront encore intacts, protégés dans leur nid de mousse.

"Le timing est serré, explique Théo, l’un des protagonistes, nous avons 40 points techniques à contrôler, mais nous devrions être prêts à temps. On calcule encore comment installer les œufs dans la partie supérieure de la fusée, avec le parachute. Il faut être très précis pour éviter la casse".

Depuis la rentrée de septembre, ces élèves travaillent le sujet, à hauteur d’une heure et demi par semaine, tous les mardis. Car avant son lancement, la conception de la fusée a pris du temps. Il a fallu choisir les matériaux, et tout créer dans les ateliers du lycée.

"Il règne une très bonne ambiance entre nous, on s’entraide, poursuit Théo. Je viens d’ailleurs de prêter mon parachute à un autre groupe. À Toulouse, mardi, nous aurons tous une tâche précise à exécuter au moment du lancement. C’est un travail excitant et qui fait partie de notre formation en ingénierie".

"Il reste encore un peu de travail, ajoute Philippe Delmas, notamment dans l’assemblage et les vérifications, mais nous avons bien avancé, avec des élèves intéressés et concernés. Nous n’avons encore jamais eu de véritable échec en trois ans. L’examen est réussi, même si parfois les œufs se cassent. Car l’objectif à réussir, reste le tir".

La Dépêche, 03/06/2024