Pass'Club Accueil France - Monde Éducation "Ceci est une alerte intrusion – attentat" : tous les établissements scolaires du Lot se sont barricadés ce mardi pour un exercice départemental inédit
Dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées du Lot, un exercice PPMS (Plan Particulier de Mise en Sécurité) a été déclenché en même temps ce mardi matin pour tester à l’échelle départementale l’efficacité du dispositif d’alerte intrusion – attentat. La simulation a été particulièrement scrutée au lycée Champollion de Figeac où la préfète du Lot et un responsable de l’équipe sécurité mobile du rectorat ont observé le déroulement de l’opération en conditions réelles.
Au lycée Champollion de Figeac, la tension est palpable au sein de la cellule de crise installée dans le bureau de la proviseure Stéphanie Bronquart. Et même si fort heureusement ce scénario catastrophe n’est qu’un exercice PPMS (Plan Particulier de Mise en Sécurité), le plus grand sérieux est de rigueur. Le lycée figeacois fait en effet partie des quelques établissements du département, choisis par la préfecture en accord avec la Dasen du Lot, pour expérimenter en conditions réelles cet exercice inédit déclenché le même jour à la même heure dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées lotois. Les yeux rivés sur la cour totalement déserte, la préfète du Lot, Claire Raulin, souligne l’importance d’un tel exercice. " La menace d’intrusion ou attentat existe partout en France. Nous devons vérifier que les établissements ont le bon réflexe, que les élèves et les personnels de la communauté éducative se mettent en sécurité et contribuent à la sécurité des autres. L’objectif est aussi de tester la chaîne d’alerte, c’est pourquoi nous avons pris un scénario ambitieux où nous suivons plusieurs intrusions, des personnes en civil qui cherchent simplement à entrer dans l’établissement".
Une cellule de crise était installée en urgence dans le bureau de la proviseure.
Des gendarmes, en civil et non armés, ont essayé d’ouvrir les portes
À Champollion, sous la houlette du chef d’escadron Cubel, deux gendarmes de la brigade de Figeac, en civil et non armés, font le tour des salles et des ateliers, en essayant d’ouvrir les portes. Des personnels équipés d’un gilet jaune accompagnés par un élève volontaire de Seconde Mathieu Gaillardin observent si tout le monde – élèves, enseignant et agent – a réussi à se mettre à l’abri. Enfin venu spécialement de Toulouse, Franck Pena, membre de l’équipe mobile de sécurité du rectorat, note scrupuleusement chaque détail de l’opération qui prend fin peu avant 11 heures.
Sous les yeux de Franck Pena, de l’équipe mobile de sécurité du rectorat, l’opération a été scrutée jusqu’à la fin vers 11 heures.
"Pour un établissement de près de 900 élèves, avec plus de 80 salles et une superficie de 2 hectares, tout s’est plutôt bien passé". La proviseure salue la réactivité et l’engagement des élèves et de ses équipes. Les consignes ont été bien respectées mais quelques failles apparaissent néanmoins. Deux élèves, apparemment pas au courant de l’exercice, se sont retrouvés "coincés" dans la cour ; des agents n’ont, quant à eux, pas verrouillé l’entrée de leur salle de repli.
Quelques minutes après la fin de l’exercice, un grand débriefing "à chaud" est piloté par la cheffe d’établissement qui fera remonter un premier bilan dès la fin de la journée. " L’ensemble des élèves, de la communauté éducative, les parents y compris, ont été informés. L’idée avec cet exercice indispensable est de travailler la culture du risque et de constater les améliorations à apporter pour la sécurisation du lycée" explique Stéphanie Bronquart. Dans la cour et les couloirs, le bruit est revenu, la vie a repris son cours.
La Dépêche, 12/11/2024